LA FAMILIARISATION AQUATIQUE PROGRESSIVE DEPUIS 1955
COMMENT EST NÉ LE CONCEPT PÉDAGOGIQUE DE L’ÉCOLE DE NATATION BEABA ?
Alexandre BUISSON avait observé le comportement « aisé » des baigneurs entrant dans l’eau grâce à la déclivité progressive des bords de plans d'eau naturels.
Il créé, en 1955, un bassin-école de petites mensurations (8m x 2,50m) qu'il équipe d'un fond réglable, dans la cour de sa maison rue des Mérinides à Rabat au Maroc.
Il réalise ainsi un outil qui superpose les zones de profondeurs et une méthode progressive et sans appréhension.
UNE VERTU « NEURO-AQUATIQUE » THÉRAPEUTIQUE
Un apprentissage stimulant
La position de flottaison naturelle a une vertu « neuro-aquatique » thérapeutique :
Cette posture s'adapte à tous niveaux d'appréhension : d'une petite à une grande aquaphobie jusqu'à la « gêne » d'un handicap.
La flottaison dorsale naturelle, en petite profondeur, déprogramme une grosse partie de peurs innées, encrées, ou liées à un traumatisme ou à un risque de noyade…
Les peurs d'engloutissement les plus primaires sont remplacées par un état de confiance (re) trouvé !
Les enfants par leur petite taille et leur psychomotricité en devenir, ainsi que les personnes « sensibles » sont les publics qui se « prêtent » le mieux à cette approche !
UN LABORATOIRE PÉDAGOGIQUE EXTRAORDINAIRE !!
L'étape de la petite profondeur est un « laboratoire pédagogique extraordinaire » :
Alexandre BUISSON, éducateur aquatique et kinésithérapeute, constate que ses « clients » cumulent souvent handicap et aquaphobie…Il leur fait vivre en première séance, une position qui est bien difficile à réaliser dans une épaisseur d'eau profonde : le corps flottant (sur le dos) en petite profondeur, sans usage de supports (bouées, frittes, goulotte, ligne d'eau, perche…).
Le message de confiance qu'envoi le corps au mental à ce moment-là confirme l'originalité de cette pédagogie : « le vécu serein d'une flottaison en densité d'eau réelle » !
Cette position introductive « conscientise » l'individu en temps réel dans la position la plus naturelle de l'état aquatique qu'est l'horizontalité, qui épouse parfaitement la forme-énergie de l'eau, elle-même horizontale !
LA RÈGLE DES 3 PROFONDEURS
LA PETITE PROFONDEUR :
Le premier exercice du corps flottant mérite, pour des élèves aquaphobes, que le plancher soit positionné à quelques cm de la surface. Ainsi, le corps est au départ en contact avec le plancher tout en ressentant un premier contact avec l’eau. La transition aquatique se vit lorsque l’éducateur descend très progressivement le plancher afin que l’élève ressente sans trauma la conscience de son corps flottant.
D’autre part, l'utilisation de la petite profondeur facilite sereinement les premières immersions de la tête (apnée accroupie sur place). Elle permet la première propulsion (coulée) qui est en fait une apnée en mouvement; Ces conditions de petite profondeur évitent l'usage des bouées. Néanmoins, cette étape doit durer juste le temps nécessaire d'une introduction aquatique.
LA MOYENNE PROFONDEUR :
Cette pédagogie poursuit sa familiarisation en moyenne profondeur. Toujours sans usage de supports (bouées, frites…), l'individu pratique, grâce au plancher réglable, des coulées de plus en plus longues et immergées.
Il vit l'étape de la moyenne profondeur où il se passe des appuis des mains. Cette étape doit être néanmoins écourtée pour éviter que s'installe la « peur de l’obsession du fond », réflexe de conservation assez naturel. La mobilité « continue » du plancher réglable ne donne pas le temps à cette peur de s’installer.
LA GRANDE PROFONDEUR :
Enfin, l'étape de la grande profondeur est l'aboutissement progressif où l'élève n'a plus pied. Il recherche sans crainte le fond en plongeant du bord, tête la première et, une fois au fond, se propulse avec ses pieds vers la surface. L’élève va également s'immerger verticalement (pieds en premier) pour vivre à la fois la loi proprioceptive de l'auto équilibration, particulièrement bien développée par Raymond CATTEAU, ainsi que la loi de la poussée d’Archimède en remontant naturellement (sans poussée) à la surface...
POURQUOI LA FAMILIARISATION AQUATIQUE PROGRESSIVE EST-ELLE LE MEILLEUR ANTIDOTE CONTRE LES RISQUES DE NOYADES ?
Dans une familiarisation aquatique progressive, il n'y a aucune possibilité que s’immisce, dans le psychisme, la moindre peur ou traumatisme.
En effet, la progressivité pédagogique, au cas par cas, permet aux élèves de ne "subir aucune rupture de niveau" !
Elle évite aussi l'usage de toute « assistance » : bouées, brassards, frites, perche, ligne d'eau, goulotte dont l'usage a tendance à tromper l'élève sur les densités d'eau en présence.
Dans ce contact « virginal » avec l'eau, le corps et le mental perçoivent en permanence l'eau en densité réelle. Cette condition favorise « le mariage aquatique ».
Enfin, elle favorise l'égalité des chances, jusqu'à l'accueil de personnes fragiles de tous âges (aquaphobes et handicapées psychique ou physique).
Ainsi, à la fin de cette familiarisation, l'élève n'aura refoulé dans son inconscient aucun souvenir négatif !
Cet état de "virginité traumatique" conditionne psychiquement une conscience aquatique « irréversible », évitant tout risque ultérieur de réémergence d'états de panique générant de possibles noyades!
APRÈS LA FAMILIARISATION AQUATIQUE, POURQUOI COMMENCER PAR L’ACQUISITION DE LA NAGE DORSALE ?
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